
Griffe italienne fétiche des Japonaises, distillant un chic juvénile divinement maîtrisé et délicatement poétique (sans toutefois sombrer dans la mièvrerie), Marni souffle depuis sa création en 1994 un vent frais sur le prêt-à-porter haut de gamme.

On ne peut parler de Marni sans évoquer le parcours de la famille Castiglioni. En 1970, Primo Castiglioni fonde une maison de fourrure dans la région de Milan. Le marché est alors porteur et l'entreprise familiale prospère rapidement, ils deviennent alors une référence dans leur domaine. Primo inculque à ses enfants son savoir-faire, et les éduque de manière à ce qu'ils puissent reprendre l'affaire le temps venu. C'est ainsi que l'un de ses fils, Gianni, se retrouve à la tête de Ciwi Furs, l'une des sociétés de fourrure les plus prospères des années 80.
Cependant, l'horizon s'obscurcit pour les Castiglioni lorsqu'au début des années 90, PETA et les autres associations de protection des animaux se mettent en guerre contre le port de la fourrure. Cette dernière est alors diabolisée, provoquant la chute des ventes. Sentant que pour survivre il fallait modifier entièrement l'image de la fourrure auprès des clientes, la femme de Gianni, Consuela, se décide de dessiner une mini collection pour Ciwi Furs.

Celle-ci réussit à désacraliser la fourrure en la traitant comme un tissu et en lui apposant une vision iconoclaste. Le groupe est emballé, et trois années plus tard Marni voit le jour. On retrouve à la direction les enfants de Primo, Marina et Gianni (dont les prénoms tronqués inspireront le nom de la nouvelle griffe) ainsi que leur frère Sandro, tandis que Consuella s'occupe de la direction artistique.
Dès le début, la couleur s'impose comme la marque de fabrique du style Marni, qui ose les superpositions inédites, insolites et désirables. Consuela parvient également à intégrer à ses collections l'héritage "fourrure" des Castiglioni, sans pour autant alourdir son style. Sous ses doigts, les différentes peaux deviennent ainsi matière à création. Elle y mêle des textures nobles (la soie, les broderies artisanales, les cachemires et les mousselines) qui enrichissent son discours néo-romantique d'une patine luxe, tout en restant toujours dans la fraîcheur.
Le point fort de la créatrice réside dans son talent de coloriste, plus proche de l'artiste peintre que de la styliste de mode. Consuela parvient en effet à transformer, par différents jeux de matières, des harmonies picturales à priori incongrues en véritables odes à la féminité.

En 2000, la première boutique Marni ouvre à Londres. Le style de la griffe, entre balade fleur bleue et élégance à l'italienne, trouve rapidement son public. Consuela Castiglioni, qui n'hésite pas à révéler que ses créations ne sont autres que la réalisation de vêtements qu'elle désirerait porter, est parvenue - en faisant fi des tendances - à imposer le style subtil et délicat de Marni auprès des férues de mode.
Le succès tranquille de la griffe donne alors envie à la dream team Castiglioni de se diversifie. C'est ainsi que rapidement, une ligne homme puis une ligne enfant viennent enrichir le patrimoine Marni. Les mêmes codes, à la fois poétiques, contemporains et fantaisistes, ayant fait les beaux jours des collections femme y sont apposés, afin de réitérer l'équation gagnante. Ce qui ne manque pas d'arriver.
Le succès tranquille de la griffe donne alors envie à la dream team Castiglioni de se diversifie. C'est ainsi que rapidement, une ligne homme puis une ligne enfant viennent enrichir le patrimoine Marni. Les mêmes codes, à la fois poétiques, contemporains et fantaisistes, ayant fait les beaux jours des collections femme y sont apposés, afin de réitérer l'équation gagnante. Ce qui ne manque pas d'arriver
Au fil des saisons, les silhouettes citadines bohémiennes chics de Consuela Castiglioni parviennent à se renouveler avec toujours autant de fraîcheur, et sans jamais lasser. D'ailleurs, Reese Witherspoon, Kirsten Dunst, Amber Valletta et Lou Doillon ne s'y sont pas trompées, et ont fait de Marni l'une de leurs marques fétiches.
