lundi 1 février 2010

Marni



Griffe italienne fétiche des Japonaises, distillant un chic juvénile divinement maîtrisé et délicatement poétique (sans toutefois sombrer dans la mièvrerie), Marni souffle depuis sa création en 1994 un vent frais sur le prêt-à-porter haut de gamme.


On ne peut parler de Marni sans évoquer le parcours de la famille Castiglioni. En 1970, Primo Castiglioni fonde une maison de fourrure dans la région de Milan. Le marché est alors porteur et l'entreprise familiale prospère rapidement, ils deviennent alors une référence dans leur domaine. Primo inculque à ses enfants son savoir-faire, et les éduque de manière à ce qu'ils puissent reprendre l'affaire le temps venu. C'est ainsi que l'un de ses fils, Gianni, se retrouve à la tête de Ciwi Furs, l'une des sociétés de fourrure les plus prospères des années 80.

Cependant, l'horizon s'obscurcit pour les Castiglioni lorsqu'au début des années 90, PETA et les autres associations de protection des animaux se mettent en guerre contre le port de la fourrure. Cette dernière est alors diabolisée, provoquant la chute des ventes. Sentant que pour survivre il fallait modifier entièrement l'image de la fourrure auprès des clientes, la femme de Gianni, Consuela, se décide de dessiner une mini collection pour Ciwi Furs.

Celle-ci réussit à désacraliser la fourrure en la traitant comme un tissu et en lui apposant une vision iconoclaste. Le groupe est emballé, et trois années plus tard Marni voit le jour. On retrouve à la direction les enfants de Primo, Marina et Gianni (dont les prénoms tronqués inspireront le nom de la nouvelle griffe) ainsi que leur frère Sandro, tandis que Consuella s'occupe de la direction artistique.

Dès le début, la couleur s'impose comme la marque de fabrique du style Marni, qui ose les superpositions inédites, insolites et désirables. Consuela parvient également à intégrer à ses collections l'héritage "fourrure" des Castiglioni, sans pour autant alourdir son style. Sous ses doigts, les différentes peaux deviennent ainsi matière à création. Elle y mêle des textures nobles (la soie, les broderies artisanales, les cachemires et les mousselines) qui enrichissent son discours néo-romantique d'une patine luxe, tout en restant toujours dans la fraîcheur.

Le point fort de la créatrice réside dans son talent de coloriste, plus proche de l'artiste peintre que de la styliste de mode. Consuela parvient en effet à transformer, par différents jeux de matières, des harmonies picturales à priori incongrues en véritables odes à la féminité.

En 2000, la première boutique Marni ouvre à Londres. Le style de la griffe, entre balade fleur bleue et élégance à l'italienne, trouve rapidement son public. Consuela Castiglioni, qui n'hésite pas à révéler que ses créations ne sont autres que la réalisation de vêtements qu'elle désirerait porter, est parvenue - en faisant fi des tendances - à imposer le style subtil et délicat de Marni auprès des férues de mode.
Le succès tranquille de la griffe donne alors envie à la dream team Castiglioni de se diversifie. C'est ainsi que rapidement, une ligne homme puis une ligne enfant viennent enrichir le patrimoine Marni. Les mêmes codes, à la fois poétiques, contemporains et fantaisistes, ayant fait les beaux jours des collections femme y sont apposés, afin de réitérer l'équation gagnante. Ce qui ne manque pas d'arriver.

Le succès tranquille de la griffe donne alors envie à la dream team Castiglioni de se diversifie. C'est ainsi que rapidement, une ligne homme puis une ligne enfant viennent enrichir le patrimoine Marni. Les mêmes codes, à la fois poétiques, contemporains et fantaisistes, ayant fait les beaux jours des collections femme y sont apposés, afin de réitérer l'équation gagnante. Ce qui ne manque pas d'arriver

Au fil des saisons, les silhouettes citadines bohémiennes chics de Consuela Castiglioni parviennent à se renouveler avec toujours autant de fraîcheur, et sans jamais lasser. D'ailleurs, Reese Witherspoon, Kirsten Dunst, Amber Valletta et Lou Doillon ne s'y sont pas trompées, et ont fait de Marni l'une de leurs marques fétiches.

Martin Margiela

Il entre à l'âge de 17 ans à l’Académie des Beaux-Arts d’Anvers, où sont aussi passés, entre autres, en même temps que lui, Walter Van Beirendonck, Ann Demeulemeester et Dries van Noten.
Plus tard, en 1984, il travaille avec Jean-Paul Gaultier jusqu'au lancement de sa propre marque en 1988.

Martin Margiela est l'un des designers les plus secrets du monde de la mode. Il ne se laisse jamais photographier et ne donne aucune interview directement. Il répond aux questions posées par fax. Il ne s'exprime jamais en son nom propre mais toujours au nom du collectif que constitue son entreprise.
Considéré comme l'un des créateurs les plus atypiques et les plus avant-gardistes de sa génération, il fonde en 1988, avec Jenny Meirens, sa propre marque la Maison Martin Margiela. Il est reconnu très vite par les rédactrices de mode, Melka Treanton du magazine Elle entre autres. En 1989, il est laureat de l'ANDAM.

Sa mode entre au musée dès 1991. Le palais Galliera (Paris) présente alors son univers avec ceux de ses aînés Jean-Paul Gaultier, Jean-Charles de Castelbajac et de l'espagnole Sybilla. En 1997, un musée de Rotterdam, le musée Boijmanns Van Beuningen, lui offre l'opportunité de réaliser une exposition par lui-même. Il y présente une rétrospective de ses vêtements les plus caractéristiques après les avoir soumis à un bain de diverses bactéries, et en les exposant à l'extérieur dans les jardins du musée. Leur aspect de ce fait était différent chaque jour pour tous les visiteurs. Des effluves de patchouli faisait de cette exposition une expérience multisensorielle. En 2008, c'est au tour du musée d' Anvers de célébrer à travers une retrospective plus classique les 20 ans de création de la Maison Martin Margiela.

Les blancs, les noirs, et toutes sortes de couleurs en demi-teintes improbables comme issues d'un vieillissement, ou vraisemblablement pures, sont la palette qu'il travaille et renouvelle à chaque saison.
Il crée aussi depuis le début des pièces uniques totalement artisanale, avec des objets ou des vêtements récupérés : une robe de soirée avec deux robes anciennes, un manteau de guirlandes de noël, un boléro avec des chapeaux..
Le vêtement tel que le conçoit Martin Margiela est toujours une recomposition. Il exhibe sa construction, ou l'histoire de celle-ci. Il peut n'être que la toile d'un vêtement en gestation, apparemment inachevé, volontairement inachevé. Il peut aussi jouer des échelles comme l'a fait la collection des vêtements de poupée agrandis. Chaque saison des "réplicas" sont proposés, ce sont des vêtements chinés dans le monde entier, explicitement et intégralement reproduits à identique, et vendus comme tels.

Pendant 8 saisons, jusqu'en 2004, Martin Margiela fut le styliste de la maison Hermès. Sous sa direction le prêt-à-porter a connu une croissance remarquable, de plus de 20 % certaines années. Composant les codes Hermès avec les siens, il proposa des vêtements intemporels dans les matières les plus nobles pour une femme libre, sans âge, dont Jane Birkin est l'une d'elle. Cette collaboration, surprenante de premier abord, reposait, expliqua Jean-Louis Dumas, alors PDG de la maison Hermès, sur une passion commune pour l'excellence du travail artisanal.
L'influence du travail de Martin Margiela est incontestable. Il jouit de la reconnaissance de ses pairs, qui, à l'instar d'un Alexander McQueen n'hésitent pas à mentionner l'admiration qu'ils portent à son travail.

Ses défilés ont souvent été hors normes et se voulaient loin du carcan conformiste et commercial des autres créateurs. Il privilégiait entre autres les lieux atypiques tels qu'un terrain vague de Paris, une station de métro (1992), ou en éclatant le lieu du défilé en plusieurs lieux. Plusieurs fois, il n'a pas défilé, se contentant de montrer un film. Il refusait aussi le star système du mannequinat, caractéristique des années 1990. Chez lui les mannequins défilaient quasi anonymes avec un voile ou autre chose cachant leur visage afin que l'attention se concentre sur les vêtements. Une seule fois il déroge à cette règle non écrite en embauchant pour les photos de la collection automne-hiver 1999, l'un des mannequins alors les plus demandés, Stella Tennant, mais elle était enceinte.

Lors de son premier défilé, il fit marcher ses mannequins dans de la peinture rouge pour laisser des traces tout au long du podium.
Jusqu'à son rachat en 2003 par le patron de Diesel, la Maison Martin Margiela fut longtemps une petite entreprise totalement indépendante des grands groupes financiers qui dominent l'univers de la mode. Le départ de Jenny Meirens, l'autre fondatrice de la Maison Margiela, la multiplication des lignes, commencée avec l'émergence d'une ligne masculine, ont pu provoquer une crise de croissance, et poussé le créateur à ce renoncement. Entre 1997 et 2003, l'entreprise est passée de 7 salariés en 1997 à plusieurs dizaines, a changé de lieu, et a multiplié les ouvertures de boutiques en nom propre dans toutes les grandes capitales. En entrant dans le groupe Diesel, la Maison Martin Margiela se donnait une stabilité, des possibilités financières nouvelles et se donnait (ou se faisait imposer ?) de nouveaux fabricants italiens pour son prêt-à-porter.

Elle a cessé en tous cas sa collaboration avec son fournisseur initial, Miss Deanna. Elle a trouvé aussi un nouveau siège de 3 000 m² installé dans une ancienne école du 11e arrondissement. La marque italienne, elle, a gagné en crédibilité créative. En décembre 2009, avec le départ officiel du créateur, préparé semble-t-il depuis plus d'une saison, une autre page de cette aventure entre artisanat et industrie est tournée. Bon vent monsieur Margiela.

vendredi 8 janvier 2010

Hussein Chalayan



La même année, il remporte le concours organisé par Absolut Vodka et gagne une place pour la Fashion Week de Londres.
Ce nouveau créateur a une vision de la mode assez particulière. Il s'intéresse avant tout au fonctionnement du corps dans le monde :
"Quels sont les impacts de l'environnement, et son contexte socioculturel ?"
"Comment se comporte l'environnement en tant que volume ?"...

Autant de questions qui inspirent le travail d'Hussein Chalayan.
Entre couture, architecture et design. C'est ainsi que l'on peut définir la mode conceptuelle d'Hussein Chalayan.
Ses défilés sont des happening culturels...

Le couturier est fan de philosophie et d'anthropologie. Il le montre dans des collections comme "Afterwords" en 2000 ( regard sur les déplacements des populations du Kosovo).



Il est un artiste conscient de la place de l'homme dans le monde à l'échelle de ses collections où il aime s'interroger sur l'environnement ou le futurisme. Comme dans sa collection "Airborne" en 2007 avec une robe en organza sertie de 1500 LED.
Les créations de la maison sont récompensées deux ans de suite, en 1999 et 2000, par le prix de " British Designer of the Year ".

En octobre 2001, Paris découvre enfin cette nouvelle griffe innovatrice lors d'une présentation de collection.
La marque remporte le même succès qu'outre-manche.
En 2008, la marque se fait plaisir et acquiert un espace au Dover Street Market de Londres. Le lieu, dessiné par le British Design Team Block Architecture nous plonge dans l'univers d'un jardin.

Sa dernière collaboration avec Puma dont il est le directeur de création depuis 2008, fait connaître sa griffe à l'international.

1995 : Création de la maison de couture Hussein Chalayan .
1999: Prix du " British Designer of the Year ".
2000: Défilé Afterwords. Les meubles se transforment en vêtements.
" British Designer of the Year " pour la deuxième fois.

2001 : Première présentation d'une collection à Paris.
2006 : Titre Honorifique de membre de l'Ordre de l'Empire Britannique donné par la Reine d'Angleterre.

2008 : Une émission sur le travail d'Hussein Chalayan est diffusée sur Arte.
Ouverture d'une boutique à Dover Street Market à Londres.
2009 : Exposition au Design Museum de Londres pour les 15 ans de Hussein Chalayan.

Michel Klein



MICHEL KLEIN est un créateur français né en 1958.

Très tôt, MICHEL KLEIN s'intéresse à la mode en tant que création, dans ce qu'elle a de plus artistique. Il est devenu styliste comme il aurait pu devenir designer de meubles ou costumier de théâtre. Ce que MICHEL KLEIN aime, c'est créer, et n'avoir pour seul but que celui qu'il s'est fixé lui-même.

A 17 ans, il entre chez Yves Saint Laurent.

En 1981, il lance sa propre marque de prêt-à-porter de luxe.

La première boutique ouvre à Paris cette année-là.

Suivent les lignes MICHEL KLEIN et MK.

En 1993, il prend la direction artistique de la ligne Haute-Couture de la maison GUY LAROCHE.

En 1995, il décide qu'il faut abandonner la haute-couture chez GUY LAROCHE pour se concentrer sur du prêt-à-porter de luxe.

"Pour moi, l’élégance, c’est un vêtement qui renforce la personnalité de celui qui le porte ; la mode doit se mettre au service de la personne et non l’inverse."

Parallèlement, les boutiques MICHEL KLEIN fleurissent partout dans le monde

En 2004, il lance CHER MICHEL KLEIN parfums.

Enfin, MICHEL KLEIN lance SWEET MICHEL KLEIN, une ligne plus jeune, plus abordable, en complément de son prêt-à-porter de luxe.

Pour l'été 2009, MICHEL KLEIN crée une collection pour La Redoute. Il avait déjà crée un costume chinois pour le catalogue en hiver 1993.